... Qui sommes-nous, sinon des rêves, des illusions, des apparences ? Même les signes qui nous signifient ne contiennent rien de nous-mêmes. Il n’y a aucune adhérence du signe à la chose, de quelque façon que ce soit et en quelque circonstance que ce soit. Depuis Babel, avec l’apparition de la diversité des langues, le signe est devenu arbitraire. Et le cratylisme, qui nie cette évidence, est une erreur bien naïve. Ici tout est percé à jour. Le signe n’est pas potentiellement menteur, il l’est intrinsèquement. Si donc aucun moi n’existe ou ne réside dans aucun de mes signes, où suis-je, moi ?
Image d’une image, rêve d’un rêve, rêvant ma vie, qui me dit que je ne suis pas rêvé par plus grand que moi, un autre, Dieu ou les dieux ? Suis-je autre chose qu’un ramassis d’apparences, comme l’oignon derrière ses enveloppes ? Poupées gigognes. Boîtes les unes dans les autres emboîtées, en abyme. Au fond de la dernière, le vide. Illusion, ou maya universelle. Diaprure des choses. Les dieux nous leurrent de leur voile phénoménal, comme le matador le taureau, à la corrida. Et rien n’est derrière le voile...
L’égo paranoïaque occidental, constamment abusé : il meurt sans rien comprendre – sauf peut-être qu’il n’y a rien à comprendre...
... Elle figure dans ma photo. Je crois avoir le choix : je dis que je peux rêver sur elle, ou sur ses images. Mais est-elle vraie ?
***
Ce passage est extrait du chapitre 8 de mon ouvrage Quand parlent les images - Méditations photographiques, publié chez BoD. Il est disponible en format papier et en format électronique (e-book).
Pour en feuilleter le début, cliquer ci-dessous sur Lire un extrait. Pour l'acheter sur le site de l'éditeur, cliquer sur Vers la librairie BoD :
Le langage de l'image est celui que nous tenons en la contemplant. Sa signification est celle de notre propre discours intérieur, qu'il convient d'analyser dans tous ses procédés, ce que fait le présent ouvrage. Il est composé de méditations que l'auteur a faites sur des photographies qu'il a réalisées lui-même à partir d'un visage féminin. Ces méditations ne sont pas que didactiques. Elles incluent aussi sensibilité et rêverie. De la sorte, ce livre pourra intéresser (...)
Voici le texte complet de la quatrième de couverture :
Le langage de l'image est celui que nous tenons en la contemplant. Sa signification est celle de notre propre discours intérieur, qu'il convient d'analyser dans tous ses procédés, ce que fait le présent ouvrage.
Il est composé de méditations que l'auteur a faites sur des photographies qu'il a réalisées lui-même à partir d'un visage féminin.
Ces méditations ne sont pas que didactiques. Elles incluent aussi sensibilité et rêverie. De la sorte, ce livre pourra intéresser tous ceux qui en général aiment les images et les mots, ainsi que leur dialogue souvent très fécond.