Le Ciel sur la Terre

près la pluie, le ciel s’ouvre sous les pieds du marcheur, reflété dans les flaques d’eau.

Dans nos vies hésitantes, déséquilibrées à l’image de cette photo, elles sont comme des signes à voir autre chose, comme clairières dans une forêt, qui permettent l’issue.

Il ne faut pas ignorer ces moments où en dépit des blessures passées certaines visions donnent courage d’avancer. Et non pas en échappant à notre vie, mais en son sein même.

Certains disent que plus tard, quand nous aurons fermé les yeux, nous irons au ciel. Évidemment cela fait bon marché de cette vie-ci, et euphémise les échecs. La vie n’est qu’un long apprentissage de souffrances, qui seront récompensées après la mort.

Ce catéchisme a été enseigné à de multiples générations de croyants, je ne sais d’ailleurs avec quel succès. Mais quand j’ai pris ma photo je voyais bien le ciel déjà sous mes pieds. Et c’était comme s’il était descendu sur la terre.

Exactement comme dans le Notre Père chrétien : Vienne ton Règne, et comme il en est au ciel, qu’il en soit ainsi sur la terre ! C’est bien d’une descente du ciel sur la terre qu’il s’agit. – Méfiez-vous ici de la traduction erronée, car non conforme à l’ordre des mots dans le texte évangélique : Sur la terre comme au ciel. Elle fait simplement de la terre une antichambre du ciel, vu comme une destination à atteindre post mortem. On doit le gagner pour plus tard, comme récompense à toute une vie d’épreuves.

Combien au contraire j’aime ces petites flaques, qui montrent que dès ici bas la vie peut être, doit être céleste ! Sa métamorphose est à notre portée. N’attendons pas de mourir pour aller au ciel. Aussi bien ici est-il venu vers nous.

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