Là où est le commencement,
là sera la fin.
Évangile selon Thomas
La fin est dans le commencement
et cependant on continue.
Samuel Beckett
M |
e promenant sur la plage près de chez moi, j’ai remarqué ce coquillage. L’enfant en moi voulait le ramasser et jouer avec, mais l’adulte l’a laissé où il était, et photographié.
Quel sens vais-je maintenant trouver à ma photo ? Comme elle inclut, au delà du sable, la mer elle-même, j’imagine que le coquillage, qui vient de la mer, voudrait y retourner. Car c’est bien dans la mer qu’est notre Origine. Je me souviens de l’ivresse indicible que j’ai, depuis mon enfance, éprouvée à m’y plonger. Cela pour moi annulait à chaque fois tout le reste, et signait d’éternelles noces, de poussière d’eau et de sel. Cela invalidait aussi tout ce à quoi les hommes croient : réussite sociale, richesse, pouvoir, etc., tous projets à quoi j’étais absolument étranger.
Alors, me dis-je, si dans ces immémoriaux baptêmes je côtoyais la vraie vie, la leçon ici m’est donnée que je dois y revenir. Non pas pour m’y noyer, mais pour y vivre enfin :
Lointaine l’Origine
Mais toujours visible
Horizon de la nostalgie
Et pourquoi ne pas
Un jour
Emporté par une vague
Tel le coquillage orphelin de la mer
Y retourner ?
*
Cette photo et ce texte sont extraits de mon ouvrage autobiographique Exil. On peut le commander directement sur le site de l'éditeur BoD. Pour plus de renseignements, cliquer sur l'image ci-après :
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