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e sont des figures qui consistent à faire miroiter le langage, par exemple à reprendre un même mot et en lui affectant à chaque occurrence un sens différent. Ainsi dans « La vie n’est pas la vie », le mot « vie » peut avoir deux valeurs distinctes. Le premier peut signifier la vie ordinaire, et le second la vie idéale. Le premier sens est circonstanciel, et le second, essentiel. Graphiquement on peut vouloir rendre la chose plus claire, et écrire : La vie n’est pas la vie. La vie n’est pas la Vie. La vie n’est pas la vie, etc. – Le lecteur comprendra que mon exemple ici m’est aussi un mantra personnel !
L’idée de miroitement est essentielle : on la tire du mot grec, antanaklasis, qui signifie écho sonore, ou reflet visuel. Aussi ai-je choisi pour illustrer le phénomène la photo ci-contre. Il me semble que le miroitement de la lumière, qui depuis l’arrière plan semble venir dévorer les tiges du premier plan, donne à ces dernières un autre aspect, une autre valeur comme disent les linguistes.
C’est d’abord dans l’enfance que les choses et les êtres répondent parfaitement à leur définition et aux noms qui les désignent. Le père y est le Père, et la mère, la Mère. Ensuite l’esprit et le langage pourront opposer les deux plans, le circonstanciel et l’essentiel. Nulle vision, nulle parole, nulle action même alors qui ne se découpe sur un modèle idéal, par rapport auquel elle se situe et mesure. L’écriture, par exemple, n’est rien si n’y transparaît et miroite la nostalgie de ce monde où tout répond à son nom, sans brisure. Nostalgie d’une adéquation perdue...
Laisse
En tout ce que tu vois
En tout ce que tu dis
En tout ce que tu vis
Miroiter la Présence
Transparaître
L’Essentiel...
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Cette photo et ce texte sont extraits de mon ouvrage autobiographique Exil. On peut le commander directement sur le site de l'éditeur BoD. Pour plus de renseignements, cliquer sur l'image ci-après :
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