Dum vivimus, vivamus.
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ue peut-on rechercher alors ? Sera-ce la grandeur, la gloire ? Mais la notoriété n’est pas la supériorité. La première ne s’obtient pas toujours par des moyens recommandables, tandis que la seconde n’a pas besoin de s’afficher au-dehors. En outre, la gloire asservit au regard d’autrui. C’est une valeur de représentation, qui implique dépendance vis-à-vis des autres. À terme même elle disparaît, l’oubli finit par l’effacer.
Sera-ce le pouvoir ? Mais il est toujours objet de jalousies, engendrant inquiétude et alarmes, et risquant à chaque instant d’être enlevé. Tourne bien vite la Roue de la Fortune, et la Roche Tarpéienne est près du Capitole.
Sera-ce la richesse ? Mais elle ne se consomme pas, et on connaît l’aventure de Midas, qui obtint de pouvoir changer en or tout ce qu’il touchait, et qui fut en danger de mourir de faim et de soif.
Non, ma photo ici montre de façon opposée et symétrique les trois seuls buts qui pour moi valent qu’on les recherche dans la vie. Peuvent-ils conjurer ce sentiment d’exil dont je parle tout au long de ce livre ? Je le crois.
La fenêtre en arrière-plan permet l’ouverture vers les rêves : surexposée, rien ne s’y laisse distinguer. La bibliothèque à droite contient la richesse inépuisable de toute une vie : livres à lire, puis à écrire. Et le corps en premier plan revoie à ce qui est le plus archaïque en nous, et ce depuis l’enfance : le désir de chaleur et de blottissement. Quoi de plus ?
Le paradis de la terre
Se trouve
Dans un corps de femme
Dans les pages d’un livre
Dans la clarté d’une fenêtre
Tant que sommes vivants...
*
Cette photo et ce texte sont extraits de mon ouvrage autobiographique Exil. On peut le commander directement sur le site de l'éditeur BoD. Pour plus de renseignements, cliquer sur l'image ci-après :
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