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l faut l’aimer, et s’y trouver bien. Au reste ne peut-on lui échapper : elle imprime sa marque à notre condition. Il y a ceux qui luttent contre elle, dans une fuite incessante hors d’eux-mêmes, et il y a ceux qui l’accueillent avec bonheur, s’y retrouvent et réunissent.
Du plus loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé être seul. Bien sûr on a essayé de me socialiser. Mais dans les compagnies qui m’ont été imposées, je me suis senti encore plus seul que si j’étais seul.
Je me souviens du mot constant de Greta Garbo : I want to be alone – Je veux être seule. À la fin de sa vie, elle se soustrayait aux regards, ensevelie sous grands chapeaux et voiles. La présence des autres l’indisposait. Elle ne s’appartenait pas.
Pour ce faire, il faut précisément se tenir à part, s’a part tenir.
Alors on vérifie la belle devise de Bernard de Clairvaux : Beata solitudo, sola beatitudo - Bienheureuse solitude, seule béatitude. Aussi on y fait attention à tout. Et sans doute ceux qui d’abord savent être seuls sont ceux qui peuvent ensuite faire le mieux attention aux autres.
... Cher voilier solitaire, toi qui es une partie de moi, je te dédie maintenant ce petit poème :
Calme et serein
Va ton chemin
Que solitude
Soit ton étude
Loin de la foule
Choisis la houle
Car tu ne peux
Vivre comme eux...