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l y a un côté magique dans cette photo de rivage marin, et certains diront irréel. Pourtant je ne suis pas sûr que ce qualifiant convienne, car l’image a été obtenue sans aucun truquage à proprement parler, sans filtre ou addition d’élément extérieur au sujet lui-même : c’est simplement la saturation qui en a été maximalisée.
Dans le monde numérique, la photo est ramenée à une addition de pixels, c’est-à-dire de petits éléments, qui eux correspondent chacun à une nuance de couleur. Simplement d’habitude les pixels les plus petits en nombre ne se voient pas à côté des autres. Ils continuent pourtant d’exister, mais l’ensemble de l’image les compresse, pour correspondre à peu près à notre vision, qui est ici quasi monochrome.
La saturation de l’image, poussée au maximum, a fait apparaître les pixels oubliés, et coloré un sujet qu’on voit d’habitude seulement de façon quasi monochrome. D’où un dégradé de bleu, de vert et de jaune, avec des taches rouges et blanches, qui semblent comme des bijoux ou des pierreries. La poésie y gagne sans doute, avec la surprise de l’œil. Mais cela vient de ce que ce dernier bénéficie ici d’une résolution telle qu’il perçoit ce qu’il ne voit pas d’habitude.
Je pense qu’il en est de même avec beaucoup d’animaux, qui nous montrent que la réalité est toute relative. Certains voient ce que nous ne voyons pas, grâce à leur acuité visuelle supérieure à la nôtre, et d’autres voient des couleurs que nous ne voyons pas non plus. Aussi devons-nous rester modestes, et remercier la technique de nous rapprocher d’eux, jusqu’à parfois nous faire artistes...
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