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l y a des lieux magiques, auxquels on revient, sinon physiquement, au moins en pensée. La photo ci-contre pour moi en représente un. Je l’ai prise il y a quelques années, sur le domaine de la station de Bolquère, dans les Pyrénées Orientales. Je ne sais si je verrai à nouveau cet étang. Mais sa vision en reste, inaltérable, au fond de moi.
Formellement, cette photo est proche de l’abstraction, et l’œil n’y voit d’abord que composition tripartite et couleurs. Mais sitôt le sujet reconnu (s’il l’est), alors peut surgir un sens, qui pourrait être ici de totalisation. Les arbres noirs renvoient à la terre, où plongent leurs racines. Le nuage indique le ciel, et l’eau est le troisième élément premier.
Libre à moi dès lors de broder sur cette trinité, et sur les rapports des éléments entre eux. Professeur, je saurais faire sans doute...
Mais le dois-je ? Pour m’en dissuader, j’entends alors une voix venue de loin (d’une partie de moi depuis longtemps enfouie) :
Au commencement était l’émotion.
Libre à chacun de rêver ses rêves
Et d’y voir ce qu’il veut
Mais en moi parlent
En moi toujours demeurent
Le noir des pins
Le blanc du nuage
Le bleu de l’eau
Sur un lac qu’en tel jour je vis.
*
Cette photo et ce texte sont extraits de mon ouvrage autobiographique Exil. On peut le commander directement sur le site de l'éditeur BoD. Pour plus de renseignements, cliquer sur l'image ci-après :
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