Château ruiné

n aura compris à la lecture de ces pages qu’elles sont un reflet de mon itinéraire personnel, depuis l’enfance où certains moments de grâce me furent donnés, jusqu’à l’âge adulte où je m’en souviens et voudrait y faire retour, pour réunifier les fragments épars (membra disjecta) d’un monde désormais chaotique.

Ce retour n’est pas une régression vers un univers irrémédiablement perdu (on ne prend pas le temps à rebours), mais un retour à ce qu’au fond de soi, en soi, on sent comme trace et empreinte de l’enfance archétypale. Lui seul permet la progression (s’il en est une dans la vie).

Certains, au moment du bilan, veulent faire retour à Dieu. Personnellement je suis de l’avis de la kabbale juive, pour qui ce même retour (téchouva) se fait au fond de soi-même. Et aussi de la gnose chrétienne, qui interprète exactement de la même façon la métanoïa évangélique.

Mais je laisserai désormais derrière moi le professeur que j’ai été. Je préfère laisser parler en moi l’Enfant que je suis encore, et qui sentait les choses sans pouvoir leur donner des noms. Je crois ce c’est lui en moi qui s’est ému, quand j’ai fait la photo ci-contre, ainsi que ce poème :

J’ai habité dans un château
Mais aujourd’hui il est ruiné
L’enfance a fui pour aussitôt
À tous regrets me condamner

Sur murs écroulés le nuage
Alimente mon dernier rêve
Le ciel me regarde sans âge
Chercher à l’exil une trêve

Il y a tout ce qu’alors on dit
Mais qui dira de pierres nues
L’émotion  qui au cœur bondit
Muette à la face des nues...

*

Cette photo et ce texte sont extraits de mon ouvrage autobiographique Exil. On peut le commander directement sur le site de l'éditeur BoD. Pour plus de renseignements, cliquer sur l'image ci-après :

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