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e la fête d’été en ma petite ville camarguaise j’ai ramené cette photo, où je vois maintenant une signification symbolique, je dirai même archétypale. Il me semble qu’elle définit bien les rapports de l’être humain avec l’animalité.
Et je repense à un logion de l’Évangile selon Thomas : Heureux est l’homme qui mangera le lion. Et le lion deviendra homme. Mais malheureux est l’homme que le lion mangera. Et le lion deviendra homme.
Peu importe qu’ici le lion soit un cheval, et l’homme un personnage féminin. Le sens demeure.
Si l’homme mange l’animal, il se l’assimile, et en détruit le côté obscur, redoutable. Disons qu’il le dompte. L’animal alors s’humanise : Et le lion deviendra homme.
Mais si l’animal dévore l’homme, alors l’homme devient la proie de sa partie instinctive ou animale. L’homme s’animalise, l’animal s’incarne en homme, prend figure d’homme : Et le lion deviendra homme.
Du second cas nous connaissons beaucoup d’exemples. En foule, quand il ne réfléchit pas, l’homme réagit comme un animal au sein d’une meute. Son cerveau reptilien refait surface. Et on peut alors le manipuler à volonté. C’est de toujours, et évidemment très actuel encore.
Mais le premier scénario aussi est très important. L’homme ne doit pas négliger sa partie animale, il doit d’appuyer sur elle pour vivre et agir. Simplement il doit lui faire face pour la contrôler – comme, j’imagine, fait ici mon apparition féminine, que je me plais alors à poétiser :
Toute implorante en ses atours
Elle fléchit par sa beauté
Dans une étreinte tout d'amour
La Bête qui s'y voit domptée...