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Le blog artistique de Michel Théron
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Gloires

Gloires

Méditations photographiques
D.R.

L

 

e bord de mer n’est pas attirant seulement l’été, et par temps clair. C’est ainsi bien sûr que le représentent les cartes postales, limitant énormément la curiosité. Mais le promeneur trouvera profit à le parcourir hors saison, et sous les nuages.

Ici, levant les yeux, il a pu voir dans le ciel, en contre-jour, le soleil voilé et comme descendant sur la terre sous forme de rayons. C’est ce que dans l’art chrétien on appelle une gloire, les rayons étant l’émanation de la divinité, qui ne se voit pas elle-même mais se manifeste par ses attributs. Les tableaux baroques regorgent de ces gloires, au point qu’ensuite on les voit quand on se promène, ce qui vérifie ce qui n’est un paradoxe qu’en apparence : la nature imite l’art. Ici l’impression peut être si probante qu’on y peut contempler, réellement, un ciel contre nature, comme on n’en voit qu’aux peintures...

La divinité doit beaucoup aux artistes qui ont œuvré pour elle. Ont-ils fait œuvre d’édification, en peignant des gloires ? Ont-ils voulu illustrer à des fins d’apologie ce que disent les Psaumes, que le ciel et la terre chantent la gloire de Dieu ? Pourtant cette gloire, les aveugles ne la voient pas...

Mais peut-être ont-ils sa chaleur au fond de leur cœur, à laquelle ils peuvent se réchauffer si besoin. Aussi dirai-je que dans nos vies les yeux de chair ne sont pas tout. Il y faut effectuer un travail d’intériorisation, ou de mise en abyme. Ce soleil éblouissant, sa racine vraie est en nos cœurs. Il en est de lui comme du Royaume dans la tradition évangélique : ils sont tous deux à l’intérieur de nous, comme des métaphores de tous nos redressements, de toutes nos résiliences.

Ce jour-là, le ciel d’orage ne présageait rien de bon. Pourtant les nues se sont entrouvertes pour laisser passer, salvateurs, des rayons de lumière. – Ce jour-là nous étions tristes, accablés. Pourtant en nous, inattendu, s’est fait un sursaut. – Les deux choses sont identiques.

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