Etoiles

Il se fit celui qui dissipe   
En conséquences, son principe,  
En étoiles, son unité...
Paul Valéry

ux yeux de l’enfant et de l’artiste ce qu’on appelle d’habitude des illusions d’optique sont des vérités. Tels ces jeux de lumière sur le sable de la plage et à la surface de l’eau. Ce sont des apparitions magiques, des épiphanies. Enfant et artistes sont bien en ce sens, face à l’adulte ordinaire qui ne les voit pas, des sauveurs de phénomènes.

Le soleil ici s’est éparpillé, diffracté en myriades de reflets et d’étoiles. De l’Unité première, principielle, ne subsistent, comme conséquences, que des fragments. C’est le point de vue des anciens gnostiques (dont je suis proche). Pour eux, la création du monde n’était pas un processus positif, comme l’a dit ensuite le catéchisme ecclésial, mais il fallait (il faut) la voir comme catastrophique, comme un Œuf primordial qui aurait éclaté. Ne nous reste alors que l’errance, dans ce que j’appelle l’exil, accompagnée du souvenir de l’Unité perdue.

Mais tout n’est pas sans remède. Car sur certains de nos instants miroite encore l’Unité, comme sur la surface de l’eau la Lumière. Ces instants magiques sont ceux où nous nous sentons en parfaite consonance avec le monde, ainsi que, dans nos relations humaines, en harmonie avec celui ou celle avec qui nous entrons en vrai dialogue :

Sur l’écume des vagues
Brillent des étoiles
Morceaux de soleil...

Sur l’effilochement des vies
Scintillent des instants
Fragments d’un ciel jadis connu
Monde rompu...

*

Cette photo et ce texte sont extraits de mon ouvrage autobiographique Exil. On peut le commander directement sur le site de l'éditeur BoD. Pour plus de renseignements, cliquer sur l'image ci-après :

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