Intérieur

our beaucoup une fenêtre ouvre sur le monde extérieur, vers lequel elle dirige le regard, en pouvant inviter à sortir de chez soi. Plus rares sont ceux qui, comme moi ici, grâce à un voilage tamisant la lumière et à son reflet dans le miroir d’une psyché, contemplent seulement, immobiles, l’intérieur de leur pièce.

Tout intérieur recèle des sujets innombrables de méditation, si on consent à s’y intéresser. S’il contient un grand contraste de lumière, comme ici, l’on peut méditer sur la lumière qu’on trouve au fond de soi. Bien sûr la lumière extérieure, comme celle du soleil, a des attraits. Mais je lui préfère ici son reflet dans l’âme (c’est le sens aussi de psyché en grec), reflet plus profond, comme sont tous les miroirs. Alors la pensée s’associe à l’œil, et l’on ne se détourne plus de soi, on peut se réunir à soi-même.

Le Royaume évangélique n’est pas extérieur, mais intérieur (Luc 17/21). Il ne concerne pas l’activisme extraverti, mais la conversion (metanoïa) par le retour à soi. Que si on reproche à cette attitude son égocentrisme et son nom­brilisme, je répondrai que tout doit ici commencer par une conversion personnelle. Il faut être soi-même le chan­gement que l’on veut voir dans le monde. Seul celui qui s’est d’abord réuni à lui-même en solitude peut ensuite s’ouvrir aux autres. Sinon il y a avec eux ou bien conflit ou bien subordination et mendicité. En somme : Qui regarde à l’extérieur rêve. Qui regarde à l’intérieur s’éveille.

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Cette photo et ce texte sont extraits de mon ouvrage autobiographique Exil. On peut le commander directement sur le site de l'éditeur BoD. Pour plus de renseignements, cliquer sur l'image ci-après :

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