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e mot désigne l’illumination dans le bouddhisme zen. Elle n’est jamais préparée, et une fois survenue l’éveil du méditant est complet. J’ai moi-même eu à certains moments particuliers de contemplation le sentiment que quelque chose d’essentiel m’était révélé, au sens étymologique de ce mot : soulèvement du voile qui cache les choses. Mais ce sentiment d’extase ou de sortie de soi a toujours été pour moi provisoire et éphémère.
Peut-on en rendre compte par les mots ? Si l’on dit « mystiques » ces instants, non : mystique est celui qui se tait, qui ferme sa bouche. Aussi ne puis-je à leur propos que rappeler leurs effets : le temps s’y sent aboli, l’instant se fige, on se sent éternel et vraiment vivant. Devant cet absolu tout le reste est relativisé.
Je crois que pour être fasciné comme je le suis bien souvent par de simples roseaux il faut que j’aille vers eux avec déjà beaucoup de poids en moi, de fardeau à porter. C’est leur simplicité même qui m’émeut, contrastant avec mon labyrinthe intérieur. Car ce qu’on trouve dans les choses répond toujours à ce qu’on y cherche :
Telle une épure
Traçant l’instant
Présence pure
Arrêt du temps
L’Absolu dure
De ce moment
Tel un fruit mûr
Se suffisant
Avant après
Se sont enfuis
L’Éternité
Donne la Vie
*
Cette photo et ce texte sont extraits de mon ouvrage autobiographique Instants de lumière. On peut le commander directement sur le site de l'éditeur BoD. Pour plus de renseignements, cliquer sur l'image ci-après :
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