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ue de choses nous encombrent, et nous détournent de nous-mêmes ! En vérité nous ne sommes pas ce que nous sommes : notre essence profonde n’est pas notre vie accidentelle, surchargée d’inutile. Pour accéder à ce que nous sommes vraiment, au Royaume de l’enfance que nous avons quitté, et qui nous attend désormais à l’intérieur de nous-mêmes, besoin est pour nous d’un Grand Refus, d’une rupture avec la surface des choses. Le vrai enrichissement est à ce prix.
Les roseaux sont ici réduits à leur épure. Ils sont désencombrés de l’accessoire, et ainsi se révèle leur essence profonde. Tels quels, ils se gravent davantage dans la mémoire, tels des idéogrammes qui les résumeraient, archétypaux, définitionnels. Et comme la photo contient beaucoup d’espace vide, l’air peut mieux circuler autour des seuls signes que j’y ai laissés. Le Souffle originel, dont nous naissons tous, peut à discrétion habiter l’image, comme dans l’art extrême-oriental : qu’il s’agisse du Chi chinois, ou du Ki japonais.
Où se sentir mieux que dans une pièce vide ? Elle permet à la méditation toute liberté, tandis qu’à l’inverse un lieu surchargé y fait obstacle. Ce qui étoffe étouffe. Et c’est vrai aussi de l’écriture vraie, qui fait au vide sa place, en cherchant non pas à reproduire la manifestation ordinaire des choses, mais à suggérer ce qui filtre à travers elles :
Richesse naît de nos refus
Que nous sert de chercher ailleurs
Sinon la plénitude nue
Au plus profond de notre cœur...
... Et puis écrire sur la page
Une émotion en signes noirs
Lumière de notre voyage
Viatique de la mémoire ...
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Cette photo et ce texte sont extraits de mon ouvrage autobiographique Instants de lumière. On peut le commander directement sur le site de l'éditeur BoD. Pour plus de renseignements, cliquer sur l'image ci-après :
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