L |
e Renoncement ne prend pas, mais il donne. Celui qui résigne toute ambition à parader sur le Grand Théâtre, à jouer sa partie dans l’universelle Comédie, s’enrichit de tous ces refus. Il devient disponible pour l’Essentiel : ce qu’enfin il voit, et ce à partir de quoi il médite.
Il semble qu’il faille y élaguer beaucoup de choses. C’est de la même façon que dans la vie on choisit de suivre le Simple, lieu d’une lointaine Origine, d’une Patrie perdue, celui-là même que la plupart des gens trouvent monotone. Libre alors à eux de s’agiter en tous sens, de s’étourdir d’une civilisation qui l’ignore. Le méditant se suffit d’une simple promenade, d’un chemin de campagne bordé comme ici de roseaux délivrés de toute circonstance, et ramenés à leur définition.
Il faut ôter beaucoup aux choses,
Oublier leur morne existence,
Fuir l’attrait que leur vie suppose,
Pour révéler leur pure essence.
Le moins donne plus bien souvent,
Tout soleil a sa moitié d’ombre.
Qui ne choisit que noir et blanc
Du gris des jours se désencombre.
L’idée reste dans la mémoire
D’une vision d’éternité.
Tout le reste n’est qu’accessoire
Dépourvu de nécessité.
Richesse naît de nos refus,
Yeux fermés sur trésors secrets.
Au milieu d’un monde confus
Reste une trace, simples traits...
*
Cette photo et ce texte sont extraits de mon ouvrage autobiographique Instants de lumière. On peut le commander directement sur le site de l'éditeur BoD. Pour plus de renseignements, cliquer sur l'image ci-après :
> On peut aussi se procurer l'ouvrage en librairie, ou sur les sites de vente en ligne.