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ue faut-il comprendre par ce titre ? Est-ce le Ciel qui pleure, ou nous-mêmes qui pleurons face à lui, et participons de lui ? Les deux peut-être...
Si on est un tant soit peu animiste, pourquoi ne pas s’imaginer que le ciel pleure de voir les errements des habitants de la terre ? Non contents de s’étriper les uns les autres, ils détruisent de façon irréversible la planète sur laquelle ils se trouvent, qui pourtant est la seule à pouvoir les accueillir. Quelle folie ! Chacun de leurs nouveaux hauts-faits peut bien causer les larmes du ciel.
Mais aussi je pense à toutes les larmes qui ont été versées de façon immémoriale par l’humanité elle-même. Ont-elles ont pris à témoin ce ciel qui montre par sa sérénité bleue l’écart incommensurable qu’il présente avec les souffrances des hommes ? Ciel hostile alors ? Non. Car malgré tout quelque chose de céleste passe en des yeux qui pleurent. On peut bien parler alors d’un ciel des larmes.
Je pense à tous ceux qui refusent la vie comme elle va, et la résignation qu’elle implique. Certains se retiennent longtemps, pleurent en-dedans pour ne déranger personne. Il ne faut pas les secouer, ils sont pleins de larmes. Mais un jour tout déborde. Le barrage cède, et le lac de retenue submerge tout. Le ciel s’inonde de pleurs.
Ceux-là ont quelque chose en eux d’un Ciel perdu, dont ils se souviennent par moments. Souffrance d’un couple mal assorti, chambre commune mais rêve à part. Souffrance d’un Père absent ou décevant. Souffrance d’enfants ingrats... Ce n’est pas de cela qu’ils avaient rêvé, pourtant.
Respectons-les, comme dépositaires de la dignité humaine. Ils pleurent, donc ils vivent. Tous les autres, les non-pleurants, les inconscients fiers de leur propre satisfaction sont des fantoches et des pantins.
... J’espère que le lecteur ne m’en voudra pas de ces considérations philosophiques exaltées, inspirées par le spectacle de simples gouttes d’eau sur une vitre...
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