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e te leurre pas : la peur est ta compagne, depuis l’enfant qui redoutait le noir, jusqu’à l’adulte que tu es devenu, et qui s’alarme pour un rien.
Prends donc exemple sur le marcheur en forêt. Il y voit l’alternance des lumières et des ombres, image même de la vie, symbole d’une ambivalence générale qu’il faut accepter. Pense aussi à un échiquier, avec ses cases blanches et noires, sur lequel tu irais de l’une à l’autre, perpétuellement. Il ne peut en être autrement, c’est une Loi nécessaire. Quand alors à la vie tu diras un grand Oui, tu seras délivré des soucis qui t’obsèdent.
Tu dois te mettre en route. Rien n’est pire que l’immobilité apeurée. Saisis ta chance : ose marcher. Cet Enfant que tu étais et que tu es encore, offre-lui l’émerveillement de l’ambulation. Tu parachèveras ce qu’il t’a laissé, la curiosité, l’éveil de l’esprit, l’intelligence. Dissipe en toi la peur paralysante, fais fructifier tous les dons qu’il t’a transmis. Au bout du chemin, vous serez heureusement réunis :
Engage-toi dans la forêt
Elle est l’image de ta vie
Pour t’y trouver ou t’égarer
Qu’importe où mène ton envie
Tu y trouveras les lumières
Et les ombres jointes aussi
Et tu les verras nécessaires
Nul aliment pour le souci
Et si enfin marcher tu oses
Peut-être au milieu de ta peur
Trouveras-tu ce quelque chose
Qui ressemble un peu au bonheur…
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Ce texte est tiré de mon livre Quand parlent les images, publié chez Amazon (2025), et commandable sur son site :